« Mental »: « House of Mirrors » (1x08)

Publié le par tejipe

Alors qu’elle semble posséder la panoplie complète de l’adolescente adulée, Heather Masters, une jeune fille de seize, est hantée par des penchants suicidaires. Elle tente de s’immoler par le feu, mais elle est sauvée, in extremis, par son petit ami. Elle est conduite en urgence au « Wharton Memorial Hospital » de Los Angeles, établissement dans lequel le Docteur Jack Gallagher dirige le service psychiatrique.

« House of Mirrors » sensibilise les parents sur le thème du mal-être adolescent et sur son corollaire potentiel, le suicide. Alors qu’elle discute avec son supérieur et collègue, le Docteur Chloë Artis, qui est lesbienne, l’informe que les adolescents homosexuels ont deux fois plus de chance de passer à l’acte. En ce qui concerne Heather Masters, le malaise est aggravé par des complications survenues alors qu’elle était en bas âge. Suite à la circoncision, le chirurgien qui l’opérait a émasculé l’enfant mâle qu’elle était et qui se prénommait Henry. Ses parents demandent alors à ce que leur fils bénéficie d’une vaginoplastie et d’un traitement aux œstrogènes afin qu’il change de sexe.

Arrivée à l’adolescence, ce traumatisme enfantin est exacerbé par la puberté, la découverte de son corps et de sa sexualité. Heather ne sait plus si elle est une fille ou un garçon. Quand elle se contemple dans un miroir, son image ne reflète pas sa personnalité intrinsèque. Mais la pire sanction émanait du regard de sa mère décédée qui la trouvait « hideuse ». « House of Mirrors » se réfère à l’attraction foraine du « Palais des glaces », dans laquelle des miroirs déformants nous renvoient des reflets erronés et peu flatteurs.

Cet épisode consiste en un précédent. C’est en effet la première fois que l’on voit le flegmatique Docteur Gallagher se départir de son calme habituel. Il élève la voix devant le Docteur Paul, le médecin de l’adolescente. Il lui reproche notamment de se soucier davantage de sa carrière que du bien-être de sa jeune patiente. Jack se met dans tous ses états, certainement parce qu’il assimile Heather à sa sœur jumelle Rebecca. Le téléspectateur n’a toujours pas eu l’opportunité de la découvrir, mais elle apparait sur les photographies que son frère passe en revue.

Les relations qui avaient débutées sous de mauvais auspices entre le psychiatre Jack Gallagher et Zan Avidan, son confrère chirurgien, évoluent de manière positive. Un hiatus apparait néanmoins quand Jack se confie à son amante à propos de Rebecca qui vit dans la rue et qui l’appelle régulièrement sans jamais lui parler.

La catharsis d’Heather s’accomplit en toute fin d’épisode. Jack Gallagher propose à sa patiente d’accomplir un rite de passage, auquel Chloë Artis participe également. Le trio se rassemble autour d’un feu de camp. L’adolescente jette dans les flammes des reliques de son passé de petite fille ; elle éradique ainsi symboliquement ses souvenirs traumatisants. Le lendemain matin, Chloë lui coupe les cheveux et Heather peut enfin se contempler dans la glace. Elle se reconnait vraiment pour la première fois et Henry s’accepte pour ce qu’il est. Son père, avec qui elle a une dispute peu avant, pénètre alors dans sa chambre d’hôpital et serre son fils dans ses bras.

Cet épisode est plus motivant et moins tiré par les cheveux que les précédents. Le coup de l’émasculation à la suite de la circoncision est tout de même peu crédible. La rémission psychologique quasi-instantanée, en revanche, elle, a toujours du mal à passer. La trame scénaristique est plus fine mais, de nouveau, le traitement général est convenu et soporifique, comme si Dan LeVine et Deborah Joy LeVine, les « showrunners » (frère et sœur, comme Jack et Rebecca), craignaient de prendre des risques. Ils nous délivrent, en définitif, une série au contenu aseptisé.

Publié dans Mental

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