« Mental » : « Fin de saison »

Publié le par tejipe

« Life and Limb » (1x12)

Brian Jennings, un employé qui travaille sur machine-outil, se coupe deux doigts de la main gauche. Il est admis aux urgences du « Wharton Memorial Hospital » où il est reçu en consultation par les Docteurs Chloë Artis et Arturo Suarez.  Son employeur débarque dans l’établissement - furieux - et prétend que l’ouvrier a agit à dessein pour bénéficier d’indemnités pour incapacité permanente. Des preuves flagrantes sont là pour l’attester !


Considéré dans un premier temps comme un accident de travail, les deux psychiatres sont obligés de réévaluer leur diagnostic lorsque Brian est hospitalisé de nouveau. Cette fois-ci, le patient s’est carrément tranché la main. Une visite impromptue à son domicile démontre que le jeune homme prévoyait de se sectionner le bras et de le remplacer par une prothèse en bois. Obsédé depuis son enfance par le désir de se séparer de son membre gauche, Brian Jennings est frappé du syndrome d’autotomie humaine, une sorte d’« Effet Kirlian » à l’envers.


Rebecca Gallagher, la sœur schizophrène dont son frère psychiatre a retrouvé la trace tout récemment - passe d’une posture apaisée de yoga à l’hystérie totale, en l’espace de quelques secondes. Elle est victime d’hallucinations violentes dans lesquelles un jeune homme - qu’elle prénomme Gabe - lui annonce des vérités alarmantes.


Les parents de Jack et de Rebecca - débarqués en urgence dans l’épisode précédent – désirent placer leur fille dans un institut de santé mentale, en Floride. Le frère, quant à lui, souhaite que Rebecca lui soit confiée. La tension monte entre le fils et le père autoritaire et soupe au lait. Pourtant, il n’est pas aisé de pousser le Docteur Gallagher dans ses retranchements. Les problèmes mentaux de Rebecca représentent, de toute évidence, un sujet tabou et épineux pour la famille.

Si ses collègues psychiatres estiment que Brian est mentalement perturbé, le Docteur Gallagher affirme le contraire ! Depuis que sa soeur a réapparu dans sa vie, Jack semble avoir l’esprit quelque peu troublé. Aux parents Jennings - effondrés et incrédules – il explique froidement : « Parfois nous avons besoin de perdre une partie de nous-mêmes pour nous sentir entier ».


Loin de tout sensationnalisme, le cas de Brian Jennings est traité ici de façon intelligente et crédible. La rémission psychiatrique instantanée de dernières minutes - dont « Mental », à travers son protagoniste, s’est fait la spécialité - nous est heureusement épargnée.

« Mental » est l’une des séries les plus léthargiques et les moins inspirées qu’il m’a été donné de visionner. Si elle présentait Jack Gallagher comme un psychiatre aux manières peu orthodoxes, son traitement narratif ne suivait pas la même orientation, d’où antagonisme chez le téléspectateur. Coproduit  par la « FOX USA » et par une succursale colombienne, le programme se destinait notamment au large marché latin. D’où la présence de nombreux acteurs hispaniques. Ce dernier est-il pour autant moins exigeant sur la qualité intrinsèque d’une série télévisuelle ? A certains moments, « Mental » rappelait l’ambiance d’une « Telenovela » quelque peu américanisée.

Avec « Life and Limb », avant-dernier rendez-vous, le duo de « showrunners » - Dan et Deborah Joy LeVine, également frère et sœur - se réveille enfin et délivre aux téléspectateurs un épisode davantage poignant et convaincant que la plupart de ceux déjà proposés. Malheureusement, son successeur retombe dans l’invraisemblable le plus complet !

« Bad Moon Rising » (1x13)

Dans cet ultime épisode, patients et personnel hospitalier sont obligés de quitter les locaux du « Wharton Memorial Hospital », à cause d’un agent infectieux. L’établissement, qui connait également des problèmes financiers, doit se séparer de certains de ses employés. Plus, que n’importe où ailleurs, l’ambiance est à la fin de saison, avec destruction des décors et braderie sur les meubles.


Les problèmes mentaux auxquels Jack est confronté le pousse à consulter un confrère, qui, étrangement, lui ressemble comme deux gouttes d’eau. A l’image des cordonniers qui sont les plus mal chaussées, les psychiatres sont eux aussi mal placés quand il s’agit de santé mentale. Il ressort de ces entretiens que Jack Gallagher sabote toutes ses relations affectives car il a peur de s’engager, mais surtout - qu’à l’image de sa sœur – il craint que lui aussi ne soit atteint de schizophrénie.


Ellis Kahane souffre de désordres anxieux généralisés et de lycanthropie clinique. Mordu par un chien et soigné pour cette affection bénigne, le patient est depuis lors persuadé de se transformer en loup-garou, les soirs de pleine lune.


Armé et dangereux, il prend en otage l’équipe psychiatrique, réunie dans l’appartement de Jack Gallagher. Le Docteur Arturo Suarez, sur les conseils de son supérieur hiérarchique, le Docteur Carl Belle, tente de désarmer le forcené, qui le blesse à la jambe. Jack Gallagher trouve le moyen de lui faire lâcher son pistolet en le persuadant de le mordre afin qu’il se métamorphose également en lycanthrope.


Nora Skoff, l’administratrice de l’hôpital, également alliée de Jack Gallagher et ancienne amante, est confronté à un dilemme. Contre d’importants capitaux qui lui permettraient de résoudre ses problèmes de trésorerie, une coalition interne - mené par le fourbe Carl Belle – l’invite à se séparer du Docteur Gallagher. Au cours de l’épilogue, le cas de conscience de Nora est rapidement résolu. Jack frappe violement son supérieur au visage, ce qui est un motif évident de licenciement pour l’administratrice et un geste qui devait démanger Jack depuis un sacré bout de temps.

Si en dépit de ses nombreux défauts, il est toujours possible de visionner un épisode de « Mental », en revanche,  il m’a été plus difficile de regarder, d’un seul trait, ces deux derniers épisodes proposés en « bundle ». L’intrigue de « Bad Moon Rising » est tirée par les cheveux est vraiment peu crédible. Les « showrunners » sabordent ainsi leur série en toute beauté, histoire de ne donner aucun regret aux téléspectateurs.


A la manière d’un David Banner moins dangereux, Jack Gallagher s’éloigne dans le lointain, avec pour seul bagage, un sac à dos, une guitare et un chien sorti de nulle part, que l’on n’avait jamais vu auparavant. Enfin, si cela peut faire plaisir aux créateurs, nous n’en sommes pas à une incongruité scénaristique près.

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