« True Blood » : « Frenzy » (2x11)

Publié le par tejipe

L’écriture scénaristique des épisodes de cette deuxième saison de « True Blood » se fait-elle sous l’emprise de substances illicites ou, à la manière du jeu collectif inventé par les Surréalistes, tient-elle davantage du « Cadavre exquis » ?

« Frenzy » - à force de vouloir donner la part belle à tous les protagonistes qui anime son drame – se révèle être, de nouveau, un épisode à la trame narrative décousu. A défaut d’être convaincant dans son entièreté, ce « Frénésie » (sa traduction en français) assume son héritage « 100% Grand Guignol ». De plus, et son parti-pris permet de faire l’impasse sur ses faiblesses, il est émaillé de nombreuses séquences humoristiques, dont certaines sont vraiment à tomber à la renverse. Une façon de parler, bien évidemment.

Depuis leur retour à Bon Temps, Jason Stackhouse, sa sœur Sookie et l’amant de cette dernière, le vampire Bill Compton, ont pu noter, à leur grand désarroi, que leur bonne vieille ville de Louisiane a pris des allures de « Fort Alamo ». Les Indiens peaux-rouges sanguinaires sont remplacés par des zombies sexuellement excités qui forniquent à tout va et qui agissent comme des aliénés. La demeure familiale des Stackhouse s’est d’ailleurs transformée en véritable asile psychiatrique et nul infirmière-en-chef Ratched ne se profile à l’horizon pour surveiller ce petit monde.

Bill Compton rend visite à la Reine des Vampires de Louisiane pour découvrir auprès d’elle comment se débarrasser définitivement de la menace que la Ménade Maryann Forrester fait peser sur la cité. Sophie-Ann, c’est ainsi que la belle dame se prénomme, évolue dans un splendide cadre teinté de « décadence romaine » et d’éléments architecturaux très « années folles ». L’hôte est chaleureuse et accueillante et le lieu magnifique, mais cela n’aide en rien le soldat Compton, qui doit passer une journée en sa compagnie et la voir se repaitre du sang de ses victimes humaines. Le vampire, ami des Hommes, fait néanmoins la connaissance de la cousine de Sookie, tout aussi blonde, et captive de ce cauchemar climatisé.

Alan Ball, scénariste sur cet épisode - et « showrunner » sur la série, a doté certains de ces protagonistes mythologiques de pouvoirs dignes de ceux que possèdent les « Super-héros ». Ainsi, devant les yeux ébahis de Coby et de Lisa, les deux enfants d’Arlene Fowler, Eric Northman s’envole dans les airs à la manière de « L’hooomme qui vole ! », cher au cœur d’Hiro Nakamura (« Heroes »). Hormis que l’humain est ici un vampire. Maryann Forrester, telle une « Wonder Woman » chtonienne, dévie de sa main les balles du chargeur que Lafayette Reynolds vide sur elle. Et c’est son pauvre serviteur qui s’en prend plein la tronche, au sens figuré, comme au sens propre !

Comme je l’écrivais en préambule, l’humour sauve l’épisode du déclin. Dans une scène à la fois loufoque et tragique, Lettie Mae tient en joue son neveu, pendant que sa fille prend la poudre d’escampette. Sous les yeux de Lafayette traumatisé, la quinquagénaire prend alors les traits d’Eric Northman. Vêtu d’une élégante robe à fleurs de chez « Daxon », Alexander Skarsgård - l’acteur qui incarne le rôle - prouve, une nouvelle fois, après l’épisode du « survêt de beauf », qu’il sait rire de son image de « pin-up boy ».

« Frenzy » profite de la fraicheur et de la naïveté que lui apporte la présence des enfants d’Arlene Fowler. Dans un premier temps, j’imaginais, qu’à l’instar de Daphne Landry, Feue, la petite-amie métamorphe de Sam Merlotte, les deux gamins seraient utilisés comme appâts par la perfide Maryann pour attirer de nouveau le patron du bar-restaurant dans ses filets. Eric Northman, cette fois-ci revêtu d’un élégant costume Giorgio Armani, louche sur Coby et Lisa, la bave aux lèvres, à la manière du grand méchant Loup.

Ce n’est donc pas dans cet épisode que la cavalerie tant attendue fait son apparition. Jason Stackhouse, aidé d’Andy Bellefleur et de Sam Merlotte, se propose plutôt de faire un carnage auprès de ses concitoyens. « Parfois, il faut détruire les gens que l’on aime pour les sauver! », c’est sous les auspices de cette sentence lapidaire, que Jason a lu dans la Sainte Bible ou la Constitution américaine – il ne s’en rappelle plus, qu’il envisage, sans se démonter, de faire le ménage.

« Frenzy » se clôture par un épilogue qui confine à l’apothéose du grand n’importe quoi - ou du pur génie fantasmagorique, c’est selon ! De retour chez elle, Sookie découvre que le couple formé par Tara Thornton et « Eggs » Benedict Talley pouponne un œuf gigantesque dans le lit de sa grand-mère défunte transformé, pour l’occasion, en immense nid douillet.

Publié dans True Blood

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