« True Blood » : « Bad Blood » (3x01)
Alors que Sookie Stackhouse recherche désespérément la trace de Bill Compton - kidnappé par un quatuor d'individus patibulaires, pendant que le couple d'amoureux dinait dans un restaurant français huppée ; la ville de Bon Temps panse les blessures infligées – au cours de la deuxième saison – par l'intervention chaotique de la Ménade Maryann Forrester.
La télépathe écume les endroits que son prétendant à l'habitude de fréquenter, comme la demeure qu'il partage avec Jessica Hamby – sa jeune protégée - ou le « Fangtasia » - l'établissement vampirique dirigée par Eric Northman et Pam, sa dévouée assistante.
La petite ville de Louisiane se réveille de sa torpeur, comme au lendemain d'une gueule de bois carabinée. Elle enterre ses nombreuses victimes, dont le sculptural « Eggs » Benedict Talley. Effondrée par la mort du grand amour de sa vie, Tara Thornton se réfugie dans le giron de Lettie Mae Thornton - sa mère alcoolique et bigotte - toute heureuse de récupérer sa tendre enfant.
Jessica Hamby - qui filait jusqu'à présent le parfait amour avec Hoyt Fortenberry, un « redneck » éperdument entiché de la magnifique goule rousse – tente de réanimer sa première victime humaine non-consentante, un routier dont elle a sucé le sang au cours du « season finale » de la deuxième saison.
Signalons également l'orientation sexuelle que semble prendre l'existence de Sam Merlotte. Au cours d'une séquence onirique, le gérant de bar rêve que Bill Compton vient frapper – nuitamment - à la porte de sa demeure, le torse dévêtu. Afin de se débarbouiller, le vampire souhaite prendre une douche et demande au métamorphe de l'accompagner dans ses ablutions. Ce que ce dernier est sur le point d'accepter. Afin d'élargir l'audience de sa série et de ratisser large, Alan Ball désire-t-il attirer ainsi la frange des membres de la communauté « gay », qui ne se reconnaissent pas dans le comportement efféminé de Lafayette Reynolds ?
Je pourrais ainsi détailler - à l'envi - les différentes intrigues qui se chevauchent à l'intérieur de ce « Bad Blood », mais elles sont si nombreuses, que la tâche s'avérerait rapidement ardue et surtout, totalement superflue et ennuyeuse pour le lecteur de cette notule.
Après une première saison intelligente - et vraiment agréable à visionner - Alan Ball – le « showrunner de « True Blood » - était totalement parti dans le décor. La seconde livraison de sa série « HBO » était tout juste bonne à émoustiller les esprits des puceaux et des pucelles qui la visionnait. Placée sous le triple signe du sexe, du sang, de la violence – et en ce qui me concerne, du « grand n'importe quoi » - la production louchait vers une débauche débridée, que n'aurait pas désavoué le réalisateur italien, Federico Fellini.
D'après ses dires, avec le lancement de cette troisième saison, le créateur de « Six Feet Under » ne compte guère s'assagir. Bien au contraire ! Il compte creuser la veine qui a fait le succès facile de la deuxième saison. S'il compte attirer un auditoire en dévoilant une pléthore de paires fesses – notamment celles du shérif du secteur cinq, de Jason Stackhouse ou d'autres protagonistes masculins ou féminins, qui ont – selon toute vraisemblance - assidument fréquentés les salles de sport, durant les neufs mois qui ont séparé les deux saisons – grand bien lui fasse. Personnellement, j'ai des difficultés à concevoir quelle plus-value scénaristique un tel étalage de chair peut apporter à la trame scénaristique de la série !
Alan Ball avait également évoqué - au cours d'entretiens concernant la nouvelle livraison de son programme télévisuel - l'intervention de nouvelles créatures issues du folklore populaire, à savoir des lycanthropes. C'est d'ailleurs des membres de ces créatures nocturnes qui ont enlevé Bill Compton et qui - au volant que son véhicule volé - utilisent celui qui se proposait de devenir l'époux de Sookie Stackhouse, comme un distributeur de sang, à même d'apaiser leur soif inextinguible.
Leur appartenance spécifique à l'ordre des loup-garous n'est dévoilé qu'en toute fin d'épisode, lorsque Sookie – accompagnée de Jessica – découvre le corps inerte d'un des kidnappeurs, auxquels Bill Compton a réussi à échapper. Un mystérieux symbole ésotérique d'origine germanique – la « wolf hook » - orne sa gorge. Si elle ne trouve aucun document officiel à même de l'identifier, Sookie découvre sur son téléphone portable, que le mystérieux inconnu fait partie d'un mystérieux commando, intitulée Operation « Werewolf ». Loin de faire preuve d'une grande originalité, Alan Ball et son équipe de scénaristes - en charge de l'écriture de cette troisième saison - ont éhontément pioché dans l'iconographie industrialo-satanique de groupes musicaux comme Non/Boyd Rice ou « Radio Werewolf » ! Les lycanthropes sont donc – d'ores et déjà – désignés comme les grands « méchants » de la troisième saison.
Si – incontestablement – nombre de fanatiques de la série vont crier au sacrilège – je considère – pour ma part - « Bad Blood » comme un épisode, bavard, racoleur et ennuyeux, qui s'étale péniblement sur presque cinquante-cinq minutes ! Un véritable enfer sur terre ! Heureusement, que les quelques apparitions du toujours facétieux Lafayette Reynolds – le cousin de Tara – ou celles de Pam – qui mélange avec brio humour noir et intimidations à peine voilées – apportent une touche bienvenue d'ironie distrayante au cœur de cette production léthargique et convenue.