« The Philanthropist »: « San Diego » (1x06)

Publié le par tejipe

Une fois n’est pas coutume, notre philanthrope préféré ne s’envole pas à l’autre bout du monde pour porter assistance à « la veuve et à l’orphelin ». Il reste à demeure et enquête sur un certain « Teddy Rist » qui s’amuse à vider le contenu de sa carte bancaire (« Gold », s’il vous plait !) au gré de ses déplacements.


L’escroc, selon les dires d’un témoin qui s’adresse au vrai Teddy Rist, « vous ressemble, hormis qu’il est plus jeune ». Car notre gentleman-arnaqueur utilise le « sésame » du milliardaire, non seulement pour se faire plaisir -  superbe Corvette, vêtements de luxe, tournée des grands-ducs, mais également pour venir en aide aux vétérans d’un hôpital militaire de San Diego, en Californie. Ainsi, il finance un nouveau logement pour un jeune couple qui a tout perdu dans l’incendie de sa demeure, il fait construire une rampe d’accès pour un amputé qui se déplace en fauteuil roulant, etc.


Malheureusement, si notre faux Teddy Rist aime s’entourer de belles choses et faire plaisir à ses semblables, il apprécie également la compagnie de la gente féminine. Alors qu’il se trouve dans une boite de nuit et qu’il offre une tournée générale, il est remarqué par la femme du gérant de l’établissement. Cette dernière profite de l’absence de son époux pour amener le sémillant jeune homme jusque dans leur lit conjugal. Lorsque le mari découvre le pot aux roses, il se lance également  à la poursuite de l’amant d’un soir, accompagné de deux « gros bras ».


L’intrigue de l’épisode s’amuse donc avec le quiproquo qui s’ensuit. Walter, le patron de bar/mari cocufié se méprend sur la marchandise et séquestre notre philanthrope (en devenir) en pensant tomber sur l’amant de sa femme. Cette méprise sur la personne ressemble à une histoire similaire, celle de « The Big Lebowski ». En effet, dans ce long-métrage des Frères Coen, un producteur de films pornographiques envoie un duo de sbires molester et kidnapper Jeffrey Lebowski, dit « The Dude » en lieu et place du vrai fautif, Jeffrey Lebowski, le « The Big Lebowski » du titre. Le plus amusant dans cette histoire est que l’un des deux gorilles du film est interprété par l’acteur Mark Pellegrino, qui joue ici le rôle de Walter ! C’est d’ailleurs en s’adressant à ce personnage que Teddy Rist raconte son histoire au téléspectateur.


Accompagné de Dax, son fidèle garde du corps, Teddy Rist va remonter la piste des transactions bancaires de sa carte de crédit jusqu’à l’escroc en question, Dean Fitzsimmons. Ce jeune militaire appartient au corps des « Marines », comme tous les hommes de sa famille, dont son frère, décédé lors d’une mission en Afghanistan.

Les maintes péripéties rocambolesques qui émaillent ce récit compose la trame même de l’intrigue. Les dévoiler plus en détails ne serait pas très charitable pour le téléspectateur qui désire visionner cet épisode insolite et excellent de cette série « NBC ».


Une intrigue secondaire est également consacrée au partenaire en affaires de Teddy Rist, Philip Maidstone et à son épouse, Olivia. Le couple est lui-aussi victime d’un escroc de plus grande envergure qui vide, jusqu’à son dernier « cent », la trésorerie de leur association caritative.

Teddy Rist évoque dans cet épisode le roman de Fiodor Dostoïevski, « Le Double ». Tout comme « notre héros » milliardaire, le protagoniste de l’œuvre de l’écrivain russe est confronté à un double plus jeune qui usurpe son identité. Si dans le roman de Dostoïevski, l’apparition d’un alter ego nuit à l’intégrité du personnage, dans « San Diego », Dean Fitzsimmons, grâce à ses actes altruistes, ouvre, à l’inverse, les yeux et la conscience de Teddy Rist.


Le téléspectateur se disait bien que le seul décès de Bobby, le petit garçon de Teddy Rist - même s’il représente un élément déclencheur important - n’était pas suffisant à la débauche de bonnes actions perpétrés dans tous les épisodes. La rencontre avec Dean Fitzsimmons, version jeune et idéaliste du nabab avant qu’il ne soit corrompu par l’argent, amène notre philanthrope à remettre en question certains pans de sa personnalité.


Les scénaristes invoquent un autre auteur illustre de la littérature russe, le dramaturge Anton Tchekhov. Ils font appel au fameux « pistolet de Tchekhov », dont je parle parfois dans mes notules. Cette technique narrative consiste à intégrer dans le récit un élément qui prendra toute son importance plus tard. Le prologue de l’épisode introduit un tableau de maître que Teddy Rist acquiert chèrement. Au cours de l’épilogue, il n’hésitera pas à le revendre à un musée, afin de faire une donation - par le biais de l’association caritative des Maidstone - à l’hôpital militaire de San Diego.

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