« Ruby and The Rockits »: « Save the Last Dunce for Me » (1x02)

C’est dans les draps propres et frais d’un grand lit que Ruby Gallagher se réveille pour commencer une nouvelle journée dans sa nouvelle vie. Dans le pilote de cette série « ABC Family », cette adolescente blonde aux cheveux ondulés retrouvait la trace de son père musicien, David Gallagher. Ce dernier répétait son tour de chant dans un casino, avec son orchestre. Le père, enthousiasmé par les retrouvailles d’avec sa fille, décidait qu’il était temps de renouer avec son frère perdu de vue, également musicien et sa petite famille. Dans les années quatre-vingt, les deux frères faisaient parti d’un groupe de « New-wave » qui avait, à l’époque, connu son moment de gloire, « The Rockits ».


Apres une journée bien remplie, au cours de laquelle les parents avaient fait connaissance avec Ruby, Patrick et sa femme, Audie, proposent à leur nièce de vivre avec eux dans leur belle et grande demeure. Un casino n’est pas, selon leurs dires, un endroit approprié dans lequel une jeune fille devrait loger.

Ruby partage également la maison avec son cousin, Jordan, un apprenti chanteur-compositeur, qui interprète des chansons aux paroles idiotes. Ce grand blond, à l’allure de surfeur californien, est secrètement amoureux de sa cousine, ce qui écœure son jeune frère, Ben, toujours aussi caustique envers son ainé. Dans la famille Gallagher, seul ce dernier ne semble pas être contaminé par le virus de la musique. A l’époque de « The Rockits », la mère assurait les chorégraphies du duo et même, si elle s’en défend, elle éprouve encore de la nostalgie pour cette époque.


En dépit des apparences et de leur bonne volonté évidente, les frères Gallagher n’ont pas totalement enterré la hache de guerre. Le vent de la discorde souffle encore quelquefois et Audie évite de se trouver au milieu du champ de bataille.

Si Patrick Gallagher ennuie sa famille - et par la même, le téléspectateur - avec son « revival » musical,  il est un père et un mari attentionné. David, quant à lui, est totalement nombriliste. Quand Ruby lui propose d’être son cavalier à une fête de lycée qu’elle organise et dont le thème concerne les relations « père-fille », ce dernier imagine déjà le feuilleton que des producteurs pourront en tirer.

L’oncle Patrick démontre, tout au long de l’épisode, qu’il est un meilleur père pour Ruby que David, son propre père biologique, totalement immature et égoïste, dont la seule préoccupation est son plaisir personnel. Le hiatus entre les deux frères vient certainement de cette différence de caractères. Si Patrick a su grandir et évoluer, David - pourtant l’ainé du duo – est resté un adolescent quelque peu attardé. Le challenge, pour son personnage, sera de perdre cette fâcheuse habitude et d’apprendre à devenir un père vraiment digne de ce nom.


Pour l’instant, David a encore tout faux.  Il apparaitra, très en retard à la soirée dansante, en compagnie de deux charmantes danseuses. C’est l’oncle Patrick qui jouera, de nouveau, le rôle de substitution et qui fera danser sa nièce Ruby.

Malheureusement, l'enthousiasme que j’ai ressenti lors de la vision du pilote, m’a mystérieusement abandonné. Les répliques fusent, mais elles ne sont que très rarement amusantes. Il en est de même des situations, qui tombent à plat et sont très connotées. Elles semblent venir tout droit du tunnel - non pas de l’amour, comme le chante les « The Rockits » - mais du temps, des années quatre-vingt, précisément.


Le « kitsch » qui accompagne les apparitions  musicales des deux frères, s’il pouvait laisser entrevoir des moments sympathiques dans le pilote, asséné de manière répétitive, épuise la patience du téléspectateur.

« Ruby and The Rockits » reste donc une « sitcom » agréable à visionner, mais pas non plus totalement indispensable. Coincé entre « Make It or Break It » et « Ruby and The Rockits », seule « 10 Things I Hate About You » tire donc son épingle du jeu, même si la qualité de la série en question, n’est pas non plus transcendante.