« Ruby and The Rockits »: « Pilote »

Publié le par tejipe

Cette toute nouvelle série est une véritable histoire de famille ; ca tombe bien, car elle est diffusée sur la chaîne « ABC Family ». La fratrie Cassidy – à un élément près - s’est invitée au casting. « Ruby and The Rockits » est une série semi-autobiographique, puisque le « showrunner », Shaun Cassidy, qui dirige ses deux frères, David et Patrick (le premier est, en réalité, son demi-frère), s’inspire, notamment, de leurs aventures musicales.


Le moins que l’on puisse dire est que l’intrigue ne tarde pas à se mettre en place, et c’est tant mieux pour le téléspectateur. A l’image d’un des protagonistes du « show »,  ce dernier est projeté illico dans le vif du sujet. En effet, en moins d’une journée, David Gallagher, ancienne « rock-star » des années quatre-vingt, se découvre une fille adolescente – la Ruby du titre - et renoue avec son frère Patrick, l’autre partie du duo, ainsi qu’avec sa petite famille. Si David n’a jamais quitté les planches d’une scène, ou peu s’en faut, son cadet, en revanche, a choisi de vivre une existence paisible de concessionnaire automobiles. Il habite dans une demeure cossue, à l’allure d’hacienda, entouré de sa femme, Audie, également partie prenante dans l’expérience musicale, en tant que danseuse, et de ses deux garçons dépareillés. Si Jordan est un grand blond nombriliste et faussement romantique, Ben, le cadet, est un petit brun enrobée, plus cynique qu’enjoué.

«  ABC Family » a, semble-t-il, gardé le meilleur de son trio de nouvelles séries pour la fin. « Ruby and The Rockits » est le troisième programme récent à être produit, après le dispensable « Make It or Break It » et le prévisible, mais sympathique, « 10 Things I Hate About You ».

La série possède une patine quelque peu surannée, qui ne me dérange pas ici. L’explication provient du fait que « Ruby and The Rockits » s’inspire (vraisemblablement) d’une autre sitcom musicale des années soixante-dix, « The Partridge Family ». David Cassidy y interprétait un des cinq enfants musiciens, au côté de Shirley Jones, qui tenait le rôle de sa mère, à la scène comme à la ville.


D’ailleurs, le ton général de la série se veut nostalgique, sans tomber dans le mélancolique. « Rockits » - le duo musical composé par les frères Gallagher dans les années 80 - produisait un « Rock FM » indigeste et connoté. On peut voir l’extrait d’un clip-vidéo que les deux enfants se diffusent sur un ordinateur portable. Les costumes dont le couple s’affublait et les chorégraphies qu’il exécutait sont, avec le recul, pitoyables et risibles. Shaun Cassidy et ses frères s’amusent d’ailleurs, à leurs propres dépends et pour notre plus grand plaisir, à s’auto-parodier. Le « showrunner » est aidé dans sa mission par Ed Yeager, le créateur de l’agréable sitcom « Gary Unmarried ». Rappelons que l’on doit à Shaun Cassidy des séries telles que « Invasion » ou la mythique « American Gothic ».

Le pilote comprend quelques parties chantées aux mélodies un peu vétustes. On trouve notamment « Lost In Your Own Life », qui est interprété par Alexa Vega (alias Ruby Gallagher) et composé par Shaun Cassidy, lui-même. « Ruby and The Rockits » renvoie au futur « hit » potentiel de la « Fox, « Glee », qui est un mélange de série et de télé-crochet. Les deux programmes pourraient ainsi devenir complémentaires.


Si l’on met de côté les inévitables « rires en boite » - ils dérangent plus qu’ils n’incitent à l’hilarité - le pilote de cette série est plutôt plaisant, même s’il se révèle parfois complaisant. Dans l’ensemble, les séquences sont cocasses et certaines répliques font mouches. Celle qui m’a le plus amusée intervient dans la scène où depuis l’estrade où il a pris place pour son tour de chant, David remercie un Indien d’Amérique, producteur de son état, par un « Namasté » déférant. Il ignore que cette salutation s’adresse davantage à un Indien des Indes.

Le personnage de Ruby Gallagher, qui inspire le titre de la sitcom, se tient, pour l’instant, un peu en retrait et c’est son père, David, qui s’octroie le devant de la « scène ». On sent que le rôle de l’adolescente va prendre de l’ampleur car, à la manière d’un puissant adhésif, elle renforce la structure de la famille Gallagher, qui possède une fâcheuse propension à la dissension. D’ailleurs, les époux Gallagher proposent à leur nouvelle nièce de loger dans leur belle demeure, car ils considèrent que le Casino, dans lequel son père se produit, n’est pas un endroit approprié pour une jeune fille.


Il serait judicieux que les scénaristes coupent égalitairement la poire en deux et réservent autant de place aux adultes qu’aux adolescents. Il ne faudrait pas léser l’un ou l’autre public, comme peut le faire une autre série de la chaîne, « 10 Things I Hate About You » (voir notules concernant ce programme).

Publié dans Ruby and The Rockits

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