« The Big Bang Theory » : « The Hofstadter Isotope » (Episode 20)

Publié le par tejipe

Alors qu'ils savourent leur diner thaï, Howard - l'obsédé sexuel du groupe - propose, à l'occasion de ce jeudi soir au programme improvisé, d'aller dans un bar, histoire de rencontrer des filles. Sheldon n'arrive pas à comprendre l'engouement que ses amis éprouvent à l'égard du sexe opposé. Chez lui, ce ne sont jamais les hormones qui s'expriment mais toujours l'intellect. De plus, son penchant gérontophile s'est révélé dans l'épisode 15, dans lequel la mère de Leonard rend visite à son fils. Rajesh s’enflamme rapidement à cette idée excitante, mais devant l'âpreté de la tache qui s’annonce, l'ardeur retombe vite.


Sagement, le quatuor décide plutôt de se rendre - pour la 2éme soirée consécutive - au magasin de comic books qu'ils fréquentent. Penny - qui souhaite offrir une bande dessinée pour l’anniversaire de son neveu, mais sans trop savoir ce qu'elle désire - les suit dans leur périple balisé. Nous assistons à l'immersion totale de la blonde voisine dans l’univers bizarre et passablement glauque des collectionneurs chevronnés de B.D. Sur place, elle rencontre le propriétaire du magasin et succombe à son humour raffiné et à un talent artistique dont il sait si bien tirer parti. Devant un Leonard incrédule et dépité, elle propose un rendez-vous à Stuart, qui accepte. Le vendredi soir, alors que le groupe d'amis s'en retourne au bercail, les bras chargés de victuailles pour la soirée « jeu vidéo vintage », Penny sort de son appartement accompagnée de sa nouvelle conquête.


Le couple dépareillé se rend à l'exposition artistique dont Stuart est le récipiendaire. Leonard franchit un pas supplémentaire dans le dégout. Il demande à Howard de l'emmener dans un lieu de rencontres. Rajesh les accompagne alors que Sheldon reste seul. C'est maintenant à leur tour de s'immerger dans un univers bizarre et passablement glauque qui n'est pas le leur. Hélas, Leonard - pas plus qu'Howard, d'ailleurs - ne rencontrera de succès. Seul Rajesh, passablement éméché, arrivera à conclure. Le lendemain matin - sobre - il se réveillera prisonnier des bras d'une jeune femme bien en chair.

« The Hofstadter Isotope » est un épisode assez moyen et sommaire qui possède néanmoins - et comme toujours - son lot de reparties et de situations amusantes. On découvre Stuart, un nouveau personnage intéressant. Il mériterait d'être développé mais comme de nombreux autres, il ne dépassera pas le stade de l'ébauche préparatoire et ne fera donc que passer.

L'épisode nous permet de découvrir un collectionneur de comic books obèse qui répond au sobriquet de « Captain Sweatpants » (« Captain Survet’ »).

La fin de la saison 2 est toute proche pour « The Big Bang Theory » (plus que quatre rendez-vous) et le bilan demeure mitigé. Nous avons eu droit à quelques très bons épisodes, notamment le 19 (« The Dead Hooker Juxtaposition »), celui dans lequel Alicia, une nouvelle voisine aménage au dessus de l’appartement de nos deux compères. Nous avons dû faire face à une occasion manquée - l’épisode 17 (« The Terminator Decoupling ») dans lequel apparaît Summer Glau et qui reste, tout de même, assez décevant - et à pas mal de redites au niveau narratif.

L’urgence de retrouver les personnages se fait tout de même moins pressante que lors de la première saison. Penny est désormais parfaitement intégrée dans son rôle de « Geek Friendly ». Elle fait partie de la famille, à tel point qu’elle en a totalement oubliée ses relations d’antan, dont ce grand singe de Kurt. Elle semble désormais résignée à l’idée de côtoyer le quatuor de « Nerds ». Le fait qu’elle n’a toujours pas percé en tant qu’actrice lui a certainement ôté les derniers vestiges de confiance qui restaient en elle. Elle n’en a pas moins renoncé à sa féminité expansive. Elle porte des tenues qui laisse entrevoir sa poitrine opulente et les formes rondes que la nature lui a si généreusement offertes. En résumé, elle met en avant les seuls atouts qu’elle possède ! Du quintet, Penny est celle qui a le plus évoluée. Les autres personnages ont subit des modifications, tout de même assez minimes, sur le plan psychologique.

Sheldon ne sait toujours pas manier l’art du sarcasme ou de l’ironie, ni en appréhender toutes les richesses (un peu à la manière de Walter Bishop dans « Fringe »). Mais il est toujours aussi bavard, pontifiant et il reste un fidèle adepte du langage ampoulé. En revanche, il s’est quelque peu bonifié au contact de Penny, notamment au travers d’une étrange amitié improbable. Il sait être aussi pugnace et rancunier et il ne baisse pas facilement les bras. Il a été capable de se plaindre à plusieurs reprises auprès de la direction de multiplexes parce que ces derniers ne possédaient pas de distributeurs de « milk shakes ». Son comportement résigné face à l’ascenseur en panne reste donc incompréhensible. D’ailleurs, cette attitude apathique et inexpliquée est soulignée, dans l’épisode 15, « The Maternal Capacitance», par la mère de Leonard.

En effet, l’un des mystère de la sitcom est que l’ascenseur de l’immeuble - sis au 2311, North Los Robles et dans lequel vit le trio - ne fonctionne plus depuis quatre ans (deux ans avant que ne débute la série). Sera-t-il un jour réparé ? On subodore, tout de même, qu’une signification psychologique se cache derrière ce dysfonctionnement, mais on ignore laquelle. Au niveau inconscient, rêver que l’on se trouve coincé dans un ascenseur en panne signifie que nos sentiments se trouvent hors de notre contrôle. La panne de l’ascenseur peut aussi être envisagé comme « une mise en abyme » - technique narrative qui consiste à enchâsser une image en elle-même. Pour Penny, cela démontre tout simplement que l’ascenseur social est en panne et qu’elle ne pourra pas, dans l’immédiat, se rendre aux étages supérieures. Autre explication, l’amitié est un chemin ardu à parcourir (prendre les escaliers…) et pour y parvenir, des efforts sont nécessaires (…plutôt que l’ascenseur). Il est fort à parier que lorsque les locataires de la sitcom vont tirer définitivement leur révérence, un dépanneur viendra réparer le problème.

On ne nous a toujours pas dévoilé le visage - que l'on imagine pourtant souriant et aimable - de Madame Wolowitz, même si on connaît l’identité de l’actrice qui interprète son rôle (Carol Ann Susi). On ne le verra d’ailleurs probablement jamais.

Certains spectateurs prétendent que la sitcom de Chuck Lorre et de Bill Prady est fortement inspirée de la « It Crowd » anglaise. Pour ma part, je me suis demandé si les créateurs n’avaient pas développé (pour ne pas dire carrément « pompé») l’idée de « The Big Bang Theory » après avoir visionné un épisode de « Joey » (« spin off » de « Friends »). Simon Helberg y incarnait déjà un « Nerd », Seth, concurrent puis ami de Michael Tribbiani, le neveu de Joey. Son personnage d’alors était vraiment très proche (pour ne pas dire « une décalque ») de son rôle présent de Howard Wolowitz. Dans « Joey and the Big Move », Michael et Seth aménagent, le temps d’un épisode (17), dans l’appartement que Joey va libérer car ses prestations cinématographiques lui permette de louer une magnifique demeure. Les duo de « geeks » est alors rejoint dans l’aventure de la colocation par deux de leurs semblables : Arthur (interprété par Masi Oka, le Hiro Kakamura de « Heroes ») et par Rajeev (eh, oui !) un Hindou lui aussi très proche du Rajesh Koothrappali de « The Big Bang Theory ». Les acolytes avaient transformé la pièce à vivre en réplique de la salle de commande du vaisseau « Enterprise » et portaient des costumes des membres de « Star Trek » .

En dépit de ses quelques faiblesses, « The Big Bang Theory » reste un excellent programme qui demande à se renouveler. Les créateurs pourraient développer des arcs narratifs, même très courts, sur deux épisodes, intégrer des « guest-stars » ou créer de nouveaux personnages récurrents, histoire d’apporter de nouvelles bulles d’oxygène propice au renouvellement des intrigues. Les intrus sont tout de même assez vite éjectés : Stephanie Barnett, la petite amie de Leonard, celles de Sheldon, la voisine du dessus, etc. Nos personnages évoluent un peu toujours dans le même microcosme.

On imagine assez mal ce que pourront apporter deux saisons supplémentaires (même si elles ont déjà été annoncées) dans la mesure où le format de la sitcom reste en l’état. D’un autre côté, on serait assez triste de devoir déjà dire adieu à ces personnages attachants. Même un téléspectateur de série T.V. peut être confronté à des dilemmes cornéliens.

Publié dans Big Bang Theory (The)

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