« Dark Blue » : « Pilote »

Publié le par tejipe

Après la désastreuse série médicale « HawthoRNe », mettant en scène Jada Pinkett Smith, « Dark Blue » sera-t-il le prochain bide de la chaîne cablée « TNT ? Le pilote, en forme de somnifère télévisuel, long de quarante-cinq minutes et dans lequel tous les clichés de ce genre de productions - estampillés « Jerry Bruckheimer » - sont égrenés, le laisse à penser !

Les qualificatifs ne manquent pas pour désigner cette nouvelle série policière, qui se focalise sur un quatuor hétéroclite de policiers infiltrés, dirigé par un chaperon que la vie n’a pas épargné. « Colosse aux pieds d’argile », « pétard mouillé », « gros avion sans aile ».

« Dark Blue », c’est « le retour du héros » ou plutôt, « le héros sur le retour ». Si les scénaristes ont accompli correctement leur travail de caractérisation, le téléspectateur se doute, dès son apparition à l’écran, que le protagoniste de la série, Carter Shaw (interprété par Dylan McDermott) ne va pas faire le « show » et va se contenter de tirer les ficelles en coulisses.

Car ce lieutenant de la « LAPD », à l’image de votre grand-mère, passe son temps à bavasser et à déjeuner au bistrot du coin. En effet, pour une série policière de ce genre, le pilote de « Dark Blue » est terriblement bavard. Si l’on omet, la scène de torture d’un policier (anciennement infiltré), électrocuté en ouverture, les séquences d’actions – quelques échanges faiblards de rafales de mitraillettes – n’apparaissent pratiquement qu’en toute fin. Comme les personnages passent leur temps à parler de leurs états d’âmes, j’imagine que « Dark Blue » inaugure un nouveau genre de « ensemble cop show » : la série intimiste chez les policiers infiltrés.

Dans « Dark Blue », tout est histoire d’apparence ! A commencer par le titre, qui fait référence à l’atmosphère sombre (« Dark ») de l’ambiance générale de la série, rehaussée par des éclairages tirant sur le bleu (« Blue ») des projecteurs. C’est tout ? Apparemment, oui !

Carter Shaw possède l’allure fatiguée d’un poncif ambulant : cheveux ébouriffés, barbe de plusieurs jours, cernes sous les yeux, voix trainante et cuir noir fatigué… et lunettes de vue pour visionner une bande vidéo. L’équipe est composée de deux filles et de deux garçons, comme ça, il n’y a pas de jaloux ! La « Nerd » de service sert évidemment à pénétrer tous les systèmes de sécurité et tous les réseaux informatiques, sauf que l’on n’imaginait pas qu’une jolie plante comme elle soit réellement férue d’ordinateurs. Le méchant - prénommé « Franzine » - est vraiment très méchant. La preuve en est, qu’à la fin, il meurt et les agents du « FB.EYE» sont fourbes. La liste est loin d’être exhaustive.

En résumé, « Dark Blue » est une série policière pour un public prolétarien et exténué qui, de retour à la maison, ne demande que trois choses : visionner un programme qui ne nécessite pas de réflexion particulière, s’enfiler quelques bières fraîches et que sa douce moitié ne l’enquiquine pas trop. Si comme le dit si bien l’adage populaire, « toutes les bonnes choses ont une fin », heureusement que les mauvaises aussi !

Publié dans Dark Blue

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Y
Très bonne critique mais juste un commentaire: le titre "Dark Blue" ne fait pas référence à l'atmosphère de la série. Blue, en argot américain, désigne en fait la police (tu connais surement NYPD Blue?) Dark Blue veut donc dire en gros "flics sombres" (pas justes les éclairages :))
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