« Royal Pains »: « TB or Not TB » (Episode 4)

Publié le par tejipe

Après une erreur de diagnostic qui entraîne la mort d’un patient éminent, le Docteur Hank Lawson, promis à un bel avenir, est sèchement remercié par la direction de l’hôpital new-yorkais dans lequel il travaille. Désormais ostracisé, il accompagne son jeune frère, le loquace Evan, dans les Hamptons, une région huppée située à quelques encablures de la « Big Apple ». Au cours d’une soirée, il rencontre un énigmatique aristocrate qui lui accorde une seconde chance. Commence alors pour le « Docteur Hank » une nouvelle vie sous l’appellation de  « Concierge Doctor », un médecin discret et dévoué au service des riches et des puissants.

Une fois n’est pas coutume, ce quatrième épisode de « Royal Pains » ne se focalise pas sur les problèmes de santé de milliardaires excentriques et de leurs rejetons, mais sur ceux de deux femmes qui travaillent dans la restauration. Allison est une trentenaire d’origine italienne qui possède un établissement renommé dans lequel elle occupe également le poste de chef de cuisine. Valentina, une jeune compatriote fraîchement débarquée, la seconde au rang de sous-chef.

L’intrigue de « TB or Not TB » se révèle ainsi beaucoup plus attrayante. Le système d’identification et d’empathie fonctionne davantage, puisqu’il existe une plus grande proximité humaine avec ces deux personnages qu’avec les individus dont la série traite généralement et dont la majorité des téléspectateurs ne croisera jamais le chemin.

Allison est un bourreau de travail qui s’impose des journées interminables car elle craint de perdre son restaurant. Après plusieurs tentatives du « Docteur Hank » qui l’invite à se ménager, elle succombe à une crise cardiaque. Valentina s’inquiète de développer une maladie contagieuse après avoir été vaccinée contre la tuberculose. Comme elle ne possède ni couverture médicale, ni permis de travail, elle disparait dans la nature avant d’être retrouvée, par hasard, par l’assistante médicale du « Docteur Hank », Divya Katdare. Il ne s’agit en fait que d’une réaction inoffensive due aux doubles traitements qu’elle a reçus aux USA, avec le « TB » (celui du titre « médico-shakespearien ») et en Italie, avec le « BCG », son équivalent en cours en Europe.

Cette histoire, outre d’être plus réaliste que les précédentes, possède également un déroulé beaucoup plus fluide. Les éléments scénaristiques s’entrecroisent avec intelligence et délicatesse et ne sont pas jetés, de manière ostentatoire, à la face du spectateur dans le seul but de l’éblouir.

Il reste encore à régler le problème épineux posé par Evan Lawson, qui jacasse trop pour, en définitif, ne pas apporter grand chose à la trame de l’histoire. Les scénaristes hésitent encore quelque peu à lui « rectifier le portait », mais ils y travaillent par touches successives. Dans cet épisode, ils apposent sur le personnage, trop caricatural, des nuances qui sont les bienvenues.

On découvre ainsi qu’Evan parle un italien très imagé, à défaut d’être réellement efficace, en servant de traducteur à la jeune et jolie Valentina. L’épisode est également émaillé de scènes qui l’opposent à Divya Katdare. Le torchon brûle entre les deux individus antinomiques, pour le plus grand plaisir du spectateur, qui suit leurs échanges verbaux et enflammés avec plaisir.

Mais c’est surtout l’intervention de Boris Rabanisch, qui l’espace d’une courte scène, sert de déclencheur à la révolution tranquille du personnage. Avec l’autorité d’un personne de bonne naissance, qui n’a nullement besoin d’élever la voix, ni de proférer de vaines menaces pour se faire obéir, il fait comprendre à Evan qu’il doit respecter certaines règles s’il veut continuer à évoluer dans le milieu qui a ouvert ses portes au « Docteur Hank » et dans lequel il s’est engouffré. L’aristocrate lui inculque de manière concrète le concept de respect de la vie privé. Le jeune chiot apprend ainsi à atténuer l’ardeur de ses propos et, surtout, la pétulance de ses actes.

L’épisode se clôture par une note légère et romantique. Dans le but d’enterrer la hache de guerre, le conciliant Hank organise un tête-à-tête amical entre son frère et son assistante dans le restaurant d’Allison. Cette dernière a recouvré la santé et passe saluer le trio avant que Valentina, qui réalise de nets progrès dans sa langue d’adoption, ne vienne prendre leur commande. Egalement facétieux, le docteur s’éclipse pour rejoindre sa nouvelle dulcinée, Jill Casey, l’administratrice de l’hôpital public des Hamptons. Nos deux tourtereaux dinent en amoureux au bord de l’océan, sur fond de coucher de soleil rougeoyant et de brise marine qui leurs caresse les cheveux. Un paradis sur terre, ou presque, et un final langoureux égrené par quelques notes de musique pop doucereuse.  

« TB or Not TB » développe enfin une intrigue secondaire dans laquelle l’énigmatique Boris Rabanisch intervient plus longuement. Dés son entrée en scène dans le pilote, ce noble issu de l’aristocratie germanique, se posait comme un personnage sulfureux, bien trop courtois avec les nouveaux venus pour être honnête. Ce côté sombre prend consistance, avec l’étrange découverte qu’accomplit Evan dans les sous-sols de sa majestueuse demeure. Le téléspectateur se doutait bien qu’un individu qui fait construire, au bord du Pacifique, une réplique de résidence de monarques français du XVI siècle doit posséder quelques lubies inavouables en adéquation avec sa position sociale. Est-il un trafiquant d’art, comme le laisse supposer les reliques qui encombrent son sous-sols, voire d’animaux exotiques puisqu’il détient un énorme requin dans un réservoir aquatique non moins impressionnant ? On espère juste que les scénaristes n’ont pas développé une telle piste en vain. Ce qui se serait stupide de leur part.

Publié dans Royal Pains

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