« Californication »: « Wish You Were Here » (3x01) et « The Land of Rape and Honey » (3x02)

Publié le par tejipe

Bien que les deux premiers épisodes « avant diffusion » de la troisième saison soient disponibles depuis plusieurs jours, j’ai trainé les pieds avant de les visionner. La hantise d’être déçu m’a stoppé dans mon élan. En effet, il n’est pas évident de succéder à une seconde livraison accrocheuse. La proximité emblématique de l’inénarrable Lew Ashby y est pour beaucoup. En présence du producteur de musique, Hank Moody avait trouvé son maitre ! Sa perte - aussi soudaine que tragique - pèse sur l’humeur de notre écrivain hypersexuel, mais aussi sur la teneur de l’intrigue à venir.

Cette troisième saison de « Californication » débute sous des auspices apathiques. Les protagonistes – Hank Moody, en tête - semblent abasourdis, comme s’ils se réveillaient, un lendemain de cuite carabinée. Il faut dire que les évènements intervenus dans la précédente saison n’ont épargné aucun des protagonistes.

Outre le décès de son « alter égo », Hank a vu sa femme s’envoler pour des horizons new-yorkais. Karen van der Beek y est appelée par un emploi plus proche du sacerdoce, l’architecture. L’écrivain désœuvré se retrouve abandonné dans la « Ville des Anges ». Comme le spécifiait l’accroche qui annonçait la troisième saison, « Il y a environ 13 000 000 femmes qui vivent à Los Angeles, mais celle que Hank désire ne s’y trouve pas ! ». De plus, ce dernier assume seul l’éducation de sa fille adolescente. La tâche n’est pas aisée, car Rebecca a atteint un âge où elle entre en rébellion contre l’autorité paternelle.

Charlie Runkle, l’agent littéraire de Hank, a tenté d’imiter l’exemple de son meilleur ami. Titiller par la crise de la quarantaine, il s’est lancé dans la voie de l’adultère, déjà amorcée dans la première saison. Marcy Runkle – son épouse - n’a pas du tout apprécié sa trahison avec une starlette du X. Dans « The Land of Rape and Honey », elle renvoie l’ascenseur à Charlie en s’offrant, avec un amant de couleur à l’impressionnante musculature, un fantasme de viol.

Hank Moody a accepté un poste de professeur de littérature dans le lycée privé que fréquente sa fille. Ecrivain « châtré », il n’est plus l’ombre que de lui-même. Il tente d’amuser la galerie à l’aide de ses sempiternelles facéties, qu’il agrémente de grimaces pitoyables. Mais il n’y croit guère, pas plus d’ailleurs que son auditoire. Cela n’empêche pas Hank, avec sa désinvolture habituelle, de pousser un étudiant au suicide, en lui avouant que sa prose est médiocre.

Le casting de cette nouvelle saison s’enorgueillit de la présence de quelques invités d’honneurs, dont Peter Fonda, Peter Gallagher ou Kathleen Turner. Ces apparitions augurent généralement d’une baisse qualitative du programme. La présence de Kathleen Turner met mal à l’aise. Cette dernière interprète Sue Collini, la patronne importune de Charlie Runkle. Avec ses allures de virago mal dégrossie, l’actrice ressemble à Charles Bronson, coiffé d’une perruque blonde et chaussé de talons hauts. Constamment en train d’abreuver son pauvre employé de termes salaces, la pathétique créature n’appartient pas au genre de femmes dont on voudrait qu’elle nous entretient de sexe.

Dans ces deux premiers épisodes, les apparitions du couple Runkle estompe celles de Hank Moody. Les seuls passages dignes d’intérêt se déroulent lorsqu’ils sont présents à l’écran. Leurs tendres chamailleries, les œillades et les appels du pied constants que Charlie adresse à sa femme - faussement méprisante - sont truculents au possible. Au cours d’une scène hilarante de « The Land of Rape and Honey », Charlie s’introduit nuitamment dans la chambre conjugale, un bas sur la tête. Il se glisse dans le lit et tente de pénétrer sa femme, profondément endormie. A l’image de son amant d’ébène, il désire, lui aussi, offrir à Marcy son fantasme de viol. Malheureusement, sa tentative ne recueille pas l’effet escompté !

Le cocasse de cette situation rappelle celle d’une scène similaire dans « Absinthe Makes the Heart Grow Fonder » (l’épisode six de la saison une). Charlie proposait à Marcy de pimenter leurs ébats sexuels par des jeux sadomasochistes et ondinistes. Selon lui, il fallait convenir, avant toute chose, d’un mot de code (« Safeword »). Cette dernière rétorquait « Et si le mot de code était, ne me pisse pas dessus ! ». (« How about don't pee on me! »).

Tom Kapinos, le « showrunner » de la série – également scénariste sur ces deux premiers épisodes - offre aux téléspectateurs une variante de ses plats déjà proposés. Un écrivain enivré et désinhibé amuse la galerie en simple tenue d’Adam, une étudiante tente de faire succomber Hank à ses charmes adolescents, quelques quadragénaires éparses gravitent sagement autour de l’écrivain, celui-ci goute leur présence avec les yeux, mais il évite de mettre les doigts, etc.

Comme tout protagoniste qui se respecte, Hank Moody se doit d’évoluer. La mort par overdose de son ami Lew Ashby, qui brulait l’existence par les deux bouts, lui a fait prendre conscience qu’il était temps de grandir. Et si cette troisième saison de « Californication » était - selon l’expression consacrée - celle de la maturité pour son personnage ? Selon toute vraisemblance, elle pourrait être également la dernière !

Publié dans Californication

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Y
<br /> Non, je n'avais jamais entendu parler de The Forgotten avant que tu m'en parles, mais du coup je viens de me faire une petite revue de presse... ça a pas l'air brilliant! Mais si t'as lu ma<br /> critique de Dark Blue, tu sais ce que je pense de Bruckheimer :p<br /> Je pense pas que ce soit avec ça que Christian Slater va relancer sa carrière.<br /> En termes de séries qui valent le détour, je pense que FlashForward mérite le coup d'oeil. Le pilote est censé être diffusé demain.<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> Je vois que tu as fini par le trouver ;)<br /> Est-ce que tu réussi à dénicher Witches of Eastwick aussi? Je viens d'en voir un extrait et franchement, l'acteur qui joue le diable... Passer de Jack Nicholson à ça, c'est comme bouffer du MacDo<br /> après avoir été dans un restau 4 étoiles! Moi, ça m'a pas donné envie de voir la suite (à part pour Rebecca Romijn qui est vraiment trop hmmm...)<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Non, je n'ai toujours pas trouvé le WoE, mais bon comme l'actualité série est particulièrement chargée en ce moment, j'ai de quoi faire ! c'est juste que je me demande comment certains sites font<br /> pour mettre la main sur certains pilotes bien avant les autres. Pas la peine de leurs poser la question, ils ne repondent pas !<br /> De toute façon, je me demande , alors que je visionne beaucoup de series, qu'elles sont celles qui valent vraiment le détour. As-tu vu la nouvelle production de Jerry Bruckheimer, "The Forgotten" ?<br /> vraiment passable, quoique beaucoup moins indigeste que "Dark Blue" !<br /> <br /> <br />