« Easy Money »: « Bags, Bangles and Booty » (1x08)

Nous y voila ! C’est donc avec ce huitième et dernier épisode que les Buffkin - une famille de prêteurs sur gages crapuleuse, mais argentée - tire leur révérence.

Lors du précédent rendez-vous, Julia Miller, la petite amie de Morgan, le fils adoptif des Buffkin, découvrait que ce dernier trempait dans une sombre affaire de prostitution. Il installait deux clientes sans le sous dans un camping-car réquisitionné auprès d’un mauvais payeur, afin qu’elles vendent leurs charmes et qu’elles remboursent leurs dettes à l’entreprise familial.

Julia pique Morgan la main dans le sac et elle n’est pas contente. Elle lui rappelle qu’elle est une scientifique et que lui trempe dans des affaires douteuses. En résumé, ils n’appartiennent pas au même monde et, du coup, leur relation en construction n’a plus vraiment de raison d’être.

Le téléspectateur s’attendait à ce que cette révélation représente le point d’orgue de ce nouvel épisode. Malheureusement, Diane Frolov et Andrew Schneider – le couple de « showrunners » - ont effectué un virage à cent-quatre-vingt degrés. Cette intrigue principale est jetée aux orties, et à la place, ils développent des scénettes secondaires sans grande importance et qui traitent de « sacs, de bracelets et de butin ».


Bobette Buffkin et Brandy, sa fille ainée, se rendent à une fête nuptiale durant laquelle les invitées offrent de somptueux cadeaux à l’heureuse élue. La fille et la mère ont fait l’acquisition d’un magnifique et couteux sac à main sur internet. Bobette, comme à son habitude, se montre odieuse. Elle jette son dévolue sur la propre mère de son hôte. Elle révèle à l’assemblée que cette dernière a acheté à sa fille un sac de contrefaçon ; la femme n’a pas les moyens financiers d’offrir une marque.


Son mari, Roy Buffkin, amène son père dans un salon de massages thaïlandais. Le vieux monsieur est démoralisé parce que l’écran de télévision panoramique du salon ne fonctionne pas. Il ressort de l’établissement trois heures après, ragaillardi et avec un pot rempli d’une préparation aphrodisiaque dans les bras.


Copper, le fils ainé, ne sait plus à quel saint se vouer - et certainement pas à ceux de Cherise, sa plantureuse épouse. Cette dernière lui fait constamment la tête et refuse de consommer tout acte sexuel avec lui. Etre marié à Cherise, c’est comme posséder une rutilante voiture de sport et ne pas pouvoir la conduire.


Morgan et Bobette - encore et toujours elle - assistent un couple à financer leur entreprise d’exploitation de cannabis. Ce dernier est, bien évidemment, inquiété par les forces de l’ordre, mais la rombière s’insurge que son pays ne favorise pas l’essor de la libre entreprise.


Même le détective Yapp, qui d’habitude est une véritable épine dans le pied de la famille Buffkin, se range à son côté. Morgan passe le plus clair de son temps à aider le policier à solutionner ses problèmes financiers et relationnels. Il intervient également quand il se trouve en la charmante compagnie de sa fiancée. Morgan agit ainsi à charge de revanche, car le flic véreux a subtilisé la base de données informatiques du laboratoire scientifique dans lequel Julia travaille. Avec cette dernière s’envole les preuves que Morgan est un enfant adopté.

Pour clôturer le compte « Easy Money », les créateurs ont préféré effectuer un « reboot » du petit univers mesquin des Buffkin. Ils font ainsi table rase de leurs bonnes résolutions qui étaient de faire évoluer psychologiquement certains membres de la famille. Morgan était concerné en premier lieu par cette transformation, ainsi que sa demi-sœur Brandy. Du coup, cette trahison laisse comme un gout amer au téléspectateur.

A la fin de l’épisode, Julia, qui s’aperçoit qu’elle ne changera jamais Morgan, préfère faire ses bagages et tirer un trait sur leur relation amoureuse. Elle s’envole vers la Tunisie, où un nouveau chantier de fouilles archéologique l’attend.


Le « statu quo » est de mise pour les Buffkin, leurs affaires de prêts à taux usuriers peut continuer de plus belle. Bobette s’est débarrassée de Julia, qui représentait un danger pour la pérennité de son commerce, le Détective Yapp est neutralisé et les frères Mayo, « sympathiques » rivaux hawaïens des Buffkin, ne sont même pas venus nous gratifier d’un au revoir d’adieu. Pire encore, un « petit » Buffkin est même en marche. Cherise a enfin mis un doigt manucuré sur la source de son mécontentement perpétuel ; il manque un enfant dans son couple !

Malgré les obstacles, Bobette - l’implacable matriarche du clan Buffkin - a tout de même réussi à préserver les deux aspects primordiaux de son existence : son argent et sa famille. En somme, tout est bien qui finit bien !