« Fringe » : « Bad Dreams » (1x10)

Publié le par tejipe

Apres l'escapade en demi-teinte du dernier épisode, l'intrigue de cet excellent « Bad Dreams », se recentre sur ce qui constitue désormais la mythologie de « Fringe ». De plus, elle apporte des pierres de premier choix à l’édifice de la série. Le gouvernement américain - aidé par des scientifiques hors norme, tels que William Bell ou Walter Bishop - se prépare, depuis plusieurs décennies, à une guerre contre l’invasion d’un univers parallèle. L’énigmatique « Observateur » - sorte d’Alfred Hitchcock d’anticipation - est une sentinelle de ce monde, apparemment animée d’intentions pacifiques à notre égard.

Alors qu’elle se trouve sur un quai du métro de New-York, une jeune maman - accompagnée de son enfant - est violemment projetée sous une rame. Au même moment, à Boston, l'agent Olivia Dunham se réveille - en sueur - d’un cauchemar. Elle s’est vue, sur le quai du métro de Grand Central Station, pousser la jeune femme sur les rails.

Avec la bénédiction du chef Broyles et aidée par les Bishop, Père & Fils, Olivia Dunham - terriblement intriguée et déstabilisée -  se lance dans une enquête échevelée pour savoir ce qu’il en est réellement.

L’agent du FBI semble avoir une prédisposition toute particulière pour partager la conscience d’autrui. Après la fusion des âmes d'avec son amant, l’agent John Scott, dont le corps inanimé se trouve désormais entre les mains de « Massive Dynamics », Olivia connait cette fois-ci une expérience similaire, mais beaucoup moins heureuse. Nick Lane est un étrange jeune homme qui a le même âge qu’Olivia et qui, comme elle, est originaire de Floride.

Cet individu, à la fois fragile et dangereux, est affublé d’une vilaine cicatrice sur le lobe temporal, séquelle d’expériences que l’on imagine innommables. Il est traité depuis son enfance avec une drogue d’un genre très spéciale, le « Cortexiphan ». On sait de la bouche même de Nina Grey, la porte parole de « Massive Dynamics », qu’enfant, Olivia a subit des tests et qu’elle a dû ingérer la même substance. La preuve en est dorénavant indubitablement apportée. L’agent du FBI endosse ici le rôle qui était dévolue dans les « X-Files », à la sœur de Fox Mulder, Samantha ; celle d’un cobaye utilisée par le gouvernement américain.

Patient volontaire dans une institution de santé mentale durant de nombreuses années, Nick Lane a récemment demandé à être libéré. La psychiatre, qui suivait son cas très intéressant, le décrivait comme étant atteint du syndrome d'hyper-émotivité. Il est capable d’infecter les individus qui l’entourent avec ses propres émotions, quelles soient positives (attraction sexuelle) ou négatives (suicides, meurtres). Cette disposition terrifiante est bien évidemment rendue possible par l’absorption, à long terme, de l’inquiétante drogue qui sert de catalyseur indispensable aux pouvoirs de Lane.

Olivia Dunham est psychiquement liée à Nick Lane. Alors qu’ils étaient enfants, ils ont servis de cobaye à des expériences en double aveugle. Sur le toit de l’immeuble sur lequel l’agent Dunham affronte enfin Nick Lane, ce dernier se souvient parfaitement d’une Olivia forte et sécurisante, qu’il prénommait alors « Olive ». Tout comme de nombreux « psycho-killer » qui demandent à être achevés, le cobaye supplie Olive de mettre fin à ses souffrances et au mal qu’il cause à ses victimes. Nick a très récemment été réactivé (lui aussi !) par le gouvernement car les sombres projets des envahisseurs d’un nouveau genre se précisent. Pour l’instant, on ignore dans quelles mesures, cette disposition particulière va aider notre monde à affronter la « menace fantôme ».
Et il est fort à parier que, pour l’instant, les créateurs de « Fringe » ne sont pas plus avancés que nous !

Apres avoir épuisé le thème d’une menace venue d’outre-espace (« X-Files ») ou d’un futur dystopique et mécanique (« Sarah Connor Chronicles »), les créateurs de la série « Fringe » se devaient de développer une intrigue originale. Alors, un univers parallèle, pourquoi pas ?

J.J. Abrams et son équipe s’inspirent notamment d’intéressantes théories - dont celle dites « des super-cordes » - développées, depuis quelques années, par des scientifiques de renoms. Ainsi ces derniers prétendent que la gravité est - parmi les quatre forces qui régissent l’univers - la plus faible, car elle se diluerait dans des multivers. Quant les sciences parallèles rencontrent celles qui se prétendent sérieuses !

En pleine enquête, Walter Bishop fatigue tout le monde avec ses digressions alimentaires, à commencé par Olivia Dunham. Elle, qui jusque-là, faisait preuve, à son égard, d’une grande magnanimité, perd patience et élève le ton. L’autre moitié du duo, Peter, épuise, lui aussi, son auditoire. Il contredit constamment son père, quand ce dernier émet des théories apparemment abracadabrantesques mais qui se révèlent,  « in fine », avérées. Seule pour l’instant l’agent Astrid Farnsworth reste en retrait. Même si elle n’a qu’un rôle secondaire, dont la mission est, avant tout, de servir de lien entre les élucubrations apparentes du Docteur Bishop et le spectateur, ce dernier aimerait en apprendre davantage sur son personnage.

« Bad Dreams » est un épisode très riche en rebondissements divers et il nous livre des informations très pertinentes. A l’instar des intrigues dans lesquelles il évolue, le personnage d’Olivia Dunham - que l’on entrevoyait comme unidimensionnel et insipide - s’étoffe au fil des récits.

La fin de la saison 1 de « Fringe » approche à grand pas, et il est désormais temps de faire apparaitre l’énigmatique Docteur William Bell. On sait désormais que le célèbre Leonard Nimoy prêtera ses traits au personnage controversé, auprès duquel Walter Bishop fait office de bon samaritain. Son ombre inquiétante se dessine de plus en plus clairement et on entend même sa voix sur une cassette vidéo que se projette, en épilogue, un Walter Bishop désemparé.

On notera que les deux docteurs Mabuse de « Fringe », William Bell et Walter Bishop, possèdent des patronymes qui comportent les mêmes initiales. Cette ressemblance sert à  accentuer les relations qui existent entre ces entités-doubles, unis comme les deux revers d’une même pièce.

Ce trépidant épisode a été écrit et réalisé par Akiva Goldsman, à qui l’on doit de nombreux succès en tant que scénariste ou producteur (« A Beautiful Mind », «I, Robot », etc).

Publié dans Fringe

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